« Une santé mentale suffisamment bonne peut être définie comme la capacité de vivre et de souffrir dans un environnement donné et transformable,
c’est-à-dire comme la capacité de vivre avec autrui en restant en lien avec soi-même, sans destructivité mais non pas sans révolte ».
Furtos, J. (2008). Les cliniques de la précarité. Contexte social, psychopathologie et dispositifs.
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Il s’agit de différentes techniques invitant à une implication corporelle dans les jeux et les activités, sous-tendues par une qualité relationnelle, visent à instaurer ou restaurer les liens qui se tissent entre les fonctions mentales et motrices qui résultent de la maturation du système nerveux.
Chez les plus petits, si le développement se passe bien, de nouvelles acquisitions motrices (globales et fines) amènent progressivement l’enfant à explorer « toujours plus loin », « toujours plus haut », dans de nouveaux contextes, avec de nouveaux jeux, de nouvelles personnes…
Le bagage développemental de l’enfant et les interactions de celui-ci dans un environnement adéquat permettent à celui-ci de se situer dans une dynamique développementale constructive amenant l’enfant à découvrir le monde et à intégrer de nouvelles connaissances sur lui-même, sur les autres, sur les interactions sociales, sur le monde physique et la propriété des objets, sur l’espace et le temps…
Dans le développement de l’enfant, tout s’enchaîne naturellement comme dans une partition musicale bien rythmée et codée avec la bonne clé. Les aspects corporels, relationnels et émotionnels, ainsi que les comportements adaptatifs et sociaux sont au cœur de ce mouvement qui rythme ce développement.
Il arrive cependant que des événements, des accidents de la vie, un syndrome, une maladie, un trouble… viennent bouleverser ce développement. Les troubles psychomoteurs s’organisent à partir de composantes sémiologiques qui sont en lien les unes avec les autres. Le lien entre les fonctions motrices (les sensations, l’agir, l’expression…) et mentales (pensées, émotions, etc.) est altéré. Il est alors possible d’observer des difficultés au niveau des capacités perceptivo motrices, du contrôle corporel et des mouvements, de la structuration spatiale et temporelle, de l’équilibre, des coordinations motrices etc. Ces difficultés peuvent aussi avoir un impact sur les émotions que vit l’enfant, ses comportements, ses relations avec son environnement, son adaptation sociale et scolaire.
Après un bilan, un projet d’intervention incluant des techniques psycho et sensorimotrices peut être proposé en s’appuyant sur les « forces » de l’enfant, visant à redynamiser son développement psychomoteur par les moyens ludiques et plaisants des jeux sensorimoteurs et symboliques accompagnés et éprouvés dans une relation intersubjective et coconstruite avec lui.
L’intégration motrice et l’activité psychique ont un lien inextricable dans le développement tout au long de l’existence, jusqu’au dernier souffle.
Ce lien évolue tout au long de la vie à travers les développements et les dégénérescences qui fondent notre système biopsychologique humain.
Ces techniques, alliant l’expérience verbale et psychocorporelle, peuvent donc aussi s’adresser aux personnes à tous les âges de la vie, Elle sert donc aux bébés, aux enfants, mais aussi aux adolescents et adultes, comme aux personnes âgées ou en fin de vie…
« Quand on fait ce travail, c’est ce que l’on ressent que l’on peut exprimer. Je ressens quelque chose qui se détend, comme un élastique dans tout le corps. Ça détend ce que vous êtes. Ça fait sentir la force que l’on éprouve à ce que l’on fait.
Ça fait comme quelque chose qui vous pousse, vous le sentez, et vous sentez que vous pouvez aller plus loin.»
Madame J – 94 ans (citée par G. Ponton, Liège, 2012)
La pré-thérapie représente un développement de la méthode centrée sur le client qui a trait spécialement au travail avec des clients dont le sens du contact est perturbé ou qui sont sévèrement perturbés eux-mêmes : ceux qui sont autistes, ou isolés dans le monde de leur expérience psychotique, qui sont dans une détresse émotionnelle profonde; qui ont des troubles d’apprentissage, ou ceux dont la communication est déficiente à cause de problèmes organiques. On considère habituellement que ces clients sont inaccessibles à un travail psychothérapique ou que la psychothérapie ne leur convient pas, et les thérapeutes qui essaient d’offrir une relation thérapeutique ressentent souvent des sentiments frustrants, douloureux ou effrayants d’isolement, de rejet et peut-être même de dépersonnalisation ou d’irréalité.En termes de la théorie centrée sur la personne, la première condition pour le changement thérapeutique « Deux personnes sont en contact l’une avec l’autre » (Rogers) n’existe pas, et le client ne peut pas vivre le fait d’être compris et reçu par le thérapeute.La pré-thérapie est un travail de « pré-relation ». Elle vise à développer ou à restaurer le contact psychologique du client avec le monde, avec lui-même et avec l’autre pour qu’une relation thérapeutique puisse se développer. Elaborant le travail de Rogers et de Gendlin, Prouty a développé une méthode basée sur les principes de la non-directivité et de l’écoute empathique vigilante et sans jugement. Elle consiste en des « réflexions » concrètes et littérales du comportement pré-verbal, pré-expressif ou primitif du client, offrant aux thérapeutes une façon unique de développer et d’exprimer l’empathie avec « l’experiencing » (le flot d’expérience immédiat) du client en facilitant l’expérience du client « d’être en contact ».
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